Les médias ne cessent d'en parler, et au final la presse spécialisée est globalement d'accord pour affirmer que le principal progrès est dans le cosmétique : nouvelle interface, jolis effets, nouvelle plateforme multimédia incluant le dernier Media Player, etc... Car les avancées utiles ont pour la plupart été reportées au Service Pack 1, à cause de retards trop nombreux dans le développement. On citera le supposé révolutionnaire système de fichiers WinFS [1], annoncé comme l'une des raisons de se mettre à jour.

Par contre, Microsoft reste très discret sur les fonctionnalités qui pourraient vite devenir impopulaires si elles tendaient à être connues et qui seront présentes dans leur OS dès sa sortie. Parmi elles, les DRM et donc le quasi-monopole de Microsoft dans ce domaine qui va avec. Rappelons que les DRM n'apportent rien à l'utilisateur, par contre ils permettent de rendre impossible la consultation d'une œuvre hors de la zone géographique prévue (les zones des DVD), rendre impossible l'utilisation de matériel concurrent pour consulter une œuvre (incompatibilité des formats musicaux, dont iTunes), rendre impossible la consultation d'une œuvre selon ses préférences (désactivation de l'avance rapide sur certains passages publicitaires de DVD), limiter ou rendre impossible le transfert des œuvres d'un appareil à l'autre (limitation de la copie), rendre impossible l'extraction numérique de passage de l'œuvre. [2] Le pire est que ce n'est pas fiable, cette protection s'avère inefficace (la plupart des DRM ont déjà été crackés) et elle est incompatible avec les logiciels libres car basée sur le secret de la méthode de protection utilisée. Ah oui, rappelons que les DRM ont été légalisés en France grâce à la DADVSI, soutenue par messieurs Donnedieu de Vabres, Sarkozy et de nombreux députés UMP.

Un article de SecurityFocus [3] parle quant à lui de nouvelles restrictions présentes dans l'EULA (l'équivalent du CLUF aux Etats-Unis, que l'on accepte obligatoirement dès qu'on installe Windows™ sur un ordinateur). Déjà, la censure : Microsoft® peut légalement refuser des benchmarks dès lors qu'ils ne respectent pas leurs conditions, lesquelles vont pouvoir être mises à jour quand ça les arrange.

Aussi, la virtualisation : il ne sera pas possible d'installer un Windows™ sur un VMWare, un Qemu (ou plus généralement un émulateur PC ou virtualiseur), sauf si l'on a acheté l'une des versions hors de prix de Vista™ ; rappelons que ce produit se décline en 6 versions, de sorte à faire payer le prix maximum pour chaque type d'utilisateur. Et encore, cela sera soumis à des restrictions : en particulier, l'impossibilité d'utiliser certaines fonctionnalités comme la lecture de fichiers protégés par des DRM.

On remarquera aussi qu'il y a encore une dizaine de jours, l'EULA de Microsoft® empêchait d'installer plus de deux fois Windows Vista™ sur deux machines différentes. Par exemple, quelqu'un qui change deux fois de PC (ou de carte mère) serait obligé de racheter un nouveau Windows Vista™. Vu le mauvais accueil du public, ils sont finalement revenus en arrière [4], mais les termes restent assez flous et ne donnent pas beaucoup de garanties au consommateur.

Evidemment, cela n'empêchera pas nombre de gens de se ruer dans les magasins d'informatique pour acheter quelques barettes de mémoires et du matériel performant pour profiter de tous ces progrès...

[1] Article de Wikipedia sur Windows Future Storage : http://fr.wikipedia.org/wiki/WinFS
[2] Article de Wikipedia sur la Gestion des Droits Numériques : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gestion_des_droits_num%C3%A9riques
[3] Surprises Inside Microsoft Vista's EULA, Scott Granneman (27/10/2006)
[4] http://windowsvistablog.com/[...]licensing-terms.aspx