Le "évidemment garanti" a une raison d'être. En effet, le scénario peut se résumer en une phrase : nos quatre personnages sont des héros chargés de rendre leur éclat aux quatre cristaux, symboles de l'eau, de la terre, du feu et du vent. En se remettant dans le contexte de 1987, date de sa sortie sur NES, on peut finalement se dire que l'objectif de l'époque n'était pas d'avoir un scénario tortueux, ni des personnages complexes à l'esprit torturé. Bien sûr, le tout se déroule sous forme de quêtes qui vont jalonner notre parcours..

On débute avec le choix de nos quatre personnages jouables qui nous suivrons pendant toute l'aventure. Il faut donner un nom à chacun, ainsi qu'un job parmi 6 disponibles : guerrier (fort au combat), voleur (moins fort au combat mais ayant des caractéristiques pouvant être utiles en combat), moine (qui combat sans armes), magicien noir (capable de lancer des sorts offensifs), magicien blanc (pour faire des sorts de soin) et enfin magicien rouge (moyen un peu partout mais mauvais nulle part). Ensuite, la partie commence et on va de village en village pour résoudre les problèmes que seuls les quatre élus peuvent traiter.

Si le scénario est assez simple (complètement à chier en fait), le grand intérêt réside dans le défi qui nous est lancé à finir ce jeu. Bien qu'un mode "easy" soit apparu dans la version Playstation, la difficulté est très élevée si l'on choisit de jouer avec la difficulté d'origine. Là aussi, en se remettant dans le contexte de la NES, les capacités des consoles étaient très limitées donc il fallait bien mettre de l'intérêt ailleurs que dans le côté artistique. Quoi qu'il en soit, tout au long du jeu, on peine parfois à arriver à l'entrée d'un donjon et on doit faire demi tour pour retourner à l'auberge. A partir du milieu du jeu, j'avais beau remplir au maximum mon inventaire de potions (soit 99), je peinais à atteindre le bout du donjon, où se trouve généralement le boss. Notons au passage deux choses importantes : il n'y a pas de zone dans les donjons où il est possible de poser une tente, par conséquent il faut faire avec les moyens du bord à partir de l'entrée, et le seul objet pour restaurer les HP est la potion, qui donne en moyenne entre 20 et 30HP à son utilisation. Une fois le boss vaincu, l'idée est de faire le chemin inverse pour retourner au village, mais avec la commande "fuir" à chaque combat ! Relativisons quand même la difficulté : le fait de devoir s'y reprendre à deux ou trois reprises pour traverser un donjon et le fait de chercher souvent son chemin car on ne sait plus quoi faire permettent d'augmenter le niveau de ses personnages et de globalement être un peu plus solide pour les épreuves à venir.

S'ajoute à cela la difficulté inhérente au scénario. Parfois on a finit une quête, les habitants du village sont contents et puis plus rien. Dans certains cas, il suffit d'avancer dans une zone de la carte encore non découverte, mais d'autres fois il faut penser à reparler à un gars qu'on a vu quatre villages plus tôt pour qu'il nous dise où utiliser l'objet clé qu'on vient de récupérer pour pouvoir continuer l'aventure. La plupart du temps, c'est juste une question de mémoire : on nous laisse des indices qui nous indiquent qu'il faudra penser à repasser à un moment de l'aventure. Cela implique donc qu'il vaut mieux faire tout le jeu à la volée, chose qui s'applique d'ailleurs à pas mal de RPG.

Au niveau du système de combat, on a droit à du tour par tour : on choisit les attaques de nos personnages et c'est parti pour un tour. Outre les capacités propres au job de chaque personnage, on retrouve les attaques standards, l'utilisation d'objets ou encore la fuite qui ne marche que dans les combats aléatoires. Après cela, rien à rajouter si ce n'est que la difficulté est généralement élevée, d'autant plus qu'il ne faut pas utiliser les quelques points de magies qu'on a en réserve et les garder pour avoir une chance de battre le boss à venir...

Bref, à mon sens, terminer ce Final Fantasy représente un vrai challenge, mais malgré la beauté des graphismes après son relookage pour la Playstation, il ne présente finalement que peu d'intérêt et il se résume à une série de combats tous plus durs les uns que les autres. Les musiques ont beau soutenir le tout - merci Nobuo Uematsu - il est difficile d'accrocher à un tel jeu bien loin de ses sucesseurs en terme de scénario.